Il faut parfois 10 ans pour poser le diagnostic d’endométriose.
VRAI.
6 à 10 ans, c’est le temps entre l’apparition des premiers symptômes et le diagnostic d’endométriose. Environ 10% des femmes sont touchées et la maladie est retrouvée chez près de 40% des femmes qui souffrent de douleur chronique pelvienne, en particulier au moment des règles. Si 90% des femmes ne sont atteintes que de formes minimes à modérées, les 10% restantes connaissent de multiples problèmes. En premier lieu une vie intime, sociale et professionnelle en dent de scie, vécue dans une douleur souvent intense. Gastro-entérite, syndrome du côlon irritable, mal de dos, « anxiété féminine », caractère « douillet »… les médecins passent encore souvent à côté du diagnostic. Quand ils ne font pas (mais aussi la société) culpabiliser les femmes, en leur disant qu’il est « normal »d’avoir des règles douloureuses !
Le Dr Chrysoula Zacharopoulou, chirurgien gynécologue à l’hôpital Trousseau (Paris) a travaillé au centre expert de l’endométriose à l’hôpital Tenon, dirigé par le Pr Emile Daraï. La création des passerelles entre les deux pôles de gynéco-obstétrique de deux hôpitaux (Tenon et Armand-Trousseau*) appartenant au même Groupe hospitalier des Hôpitaux universitaires Est Parisien, a permis de mutualiser les compétences pour le diagnostic et la prise en charge médicale et chirurgicale des patientes (y compris l’assistance médicale à la procréation en cas d’infertilité). Des réunions multidisciplinaires « Tenon-Trousseau » ont donc lieu à l’hôpital Tenon entre chirurgiens gynécologiques et digestifs, radiologues, urologues et spécialistes de la prise en charge de l’infertilité où chaque dossier est discuté pour définir la meilleure prise en charge pour une patiente donnée.
Dr Zacharopoulou : « J’en fais une question de « droits des femmes », à être prises au sérieux, et me bats pour obtenir la même implication de la part des médecins et des pouvoirs publics envers l’endométriose qu’envers le diabète, deux maladies chroniques qui touchent une grande partie de la population. La douleur des règles -idée reçue quasi culturelle- fait que les femmes tardent à consulter. Parler des règles en 2016 est encore tabou. Peu de monde en parle, pas même les principales intéressées ! ».