Endométriose : une campagne nationale pour mieux connaître la maladie
07 mars 2016
Ils sont nombreux à ne pas la connaître. Au moins 2 millions de femmes en souffrent pourtant. Ce qu’il faut savoir alors qu’une campagne est lancée.
Sur l’affiche,elle serre rageusement les mâchoires, un bâton entre les dents… «Les règles, c’est naturel, pas la douleur.» Ce slogan, que soutient la comédienne Julie Gayet, c’est celui de la campagne lancée demain par Endomind à l’occasion de la Semaine européenne de lutte contre l’endométriose*. La chanteuse Imany, qui a révélé en être atteinte, donnera au Trianon à Paris un concert dont les recettes seront versées à cette association qui veut briser le tabou. Car l’endométriose, plus d’une femme sur dix en souffre, souvent en silence. Parce qu’elle touche aux règles, à la sexualité, «même entre elles, elles n’en parlent pas forcément», relève le gynécologue Eric Sauvanet, du groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph (GHPSJ), qui veut en finir avec les idées reçues.
Les règles, ça fait toujours mal !
FAUX. La douleur est le premier symptôme de la maladie. Même si ce n’est pas le seul (saignements prémenstruels, état de fatigue, troubles digestifs sont aussi des signaux d’alerte). « Avoir mal de façon chronique autour et durant la période de ses règles, c’est anormal » insiste le spécialiste. Lorsqu’on ne parvient pas à calmer les douleurs avec des antalgiques à haute dose, il faut consulter.
Le diagnostic est simple.
NON. Et c’est bien la difficulté. « On ne la diagnostique en moyenne que de sept à huit ans après les symptômes, c’est bien trop tardif », relève celui qui voit toutes les semaines arriver aux urgences des patientes réclamant de la morphine. Une échographie suffit-elle à la dépister ? « Il faut préférer l’IRM. Cet examen est plus fiable. L’autre avantage est que l’on peut le faire relire ensuite par un autre médecin » conseille-t-il.
Elle rend infertile.
FAUX. C’est la première cause de l’infertilité. Mais « le syndrome inflammatoire crée effectivement un climat moins propice à la fécondation, explique Eric Sauvanet. Mais, bien diagnostiquées et traitées, 80 % des patientes pourront être enceintes, y compris par FIV (fécondation in vitro) ».
C’est héréditaire.
PAS TOUJOURS. « Il y a indiscutablement des endométrioses familiales, constate-t-il, mais on pense que des facteurs environnementaux comme des perturbateurs endocriniens (dioxine, etc.) jouent. »
La maladie se manifeste à l’âge adulte.
FAUX. La maladie peut apparaître dès la puberté. La difficulté est que, chez les jeunes filles, les symptômes peuvent évoluer pendant plusieurs années et que les douleurs pendant les rapports sexuels peuvent être considérées comme quelque chose de normal ou de psychologique.
« On peut d’ailleurs avoir des rapports sexuels parfaitement normaux et en souffrir tout de même. Mais l’endométriose peut vite se transformer en maladie du couple. Les hommes souffrent de voir leur femme dans cet état et le retentissement sur la vie intime est important », remarque le gynécologue.
La pilule en continu on s’en passe !
NON. Aucun médicament ne guérit l’endométriose. « La pilule non plus mais la prendre en continu est à ce jour le seul moyen de prévenir la maladie, insiste-t-il. Psychologiquement, c’est délicat car cela évoque la ménopause mais, paradoxalement, c’est ce traitement qui permet d’avoir plus tard un bébé. Il évite aussi la récidive. » L’opération peut être préconisée. Enlever tous les tissus lésés permet d’améliorer à 80 % la qualité de la vie. « Il peut rester des douleurs », prévient Eric Sauvanet. L’ostéopathie, la mésothérapie, l’acupuncture et les médicaments peuvent toutefois les apaise
* Renseignements : www.endomind.fr, www.info-endometriose.fr, www.endofrance.org, www-mon-endo-ma-souffrance.fr.
Cet article a été rédigé par Aline Gérard pour Le Parisien.
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